Le développement de la façon de bouger des samourais samouraïs est également le fruit du port d’une lourde armure de combat. L’assemblage des pièces de cette dernière est conçu pour nuire le moins possible à la mobilité du combattant. Cela est tout particulièrement visible au niveau des protections des bras et des épaules (Kote et Sode), qui sont amovibles et reliées au plastron (Do) par de fines attaches. On constate par ailleurs en observant les armures que les épaules et les bras sont
généralement rentrés vers l’avant, à l’inverse de la posture plus occidentale qui consiste à tirer les épaules vers l’arrière et à bomber le torse. Cette posture permet de conserver un dos plus large et un plus grand espace entre les omoplates.
Le port de l’armure oblige par ailleurs à conserver les hanches basses, et empêche le mouvement de torsion de ces dernières. Certains mouvements rotatifs, que l’on utilise pour gagner en puissance d’impact, notamment dans les boxes sont alors difficiles, voire impossible à effectuer et il deviens primordial de se reposer sur des capacités non athlétiques. On comprend alors toute l’importance des positions basses comme Ichi Monji et Iai goshi ou celui du travail des lignes droites.
En étudiant la conception des armures japonaises et en se familiarisant avec la forme corporelle qu’impose leurs ports, les pratiquant modernes peuvent s’approcher au plus près des mouvements des ancêtres de leur discipline.
C’est la raison pour laquelle nous pratiquons à la fois les Kihon et le Gekken en armure. Cet entraînement permet de travailler les Kihon de façon plus approfondie en y ajoutant de l’exigence imposée par le port de l’armure. La pratique du combat en armure diffère quant à elle de la pratique « civile ». non recouverts par l’armure comme la gorge, les aiselles, les plis de l’aine et l’arrière des genoux . Cette forme de combat encourage la mise en place d’une distance plus courte ou le corps à corps est fréquent.
Notre entraînement comprenait également une partie « full contact », différente de la pratique martiale, permettant de participer à des tournois d’escrime moderne en armure.